INNOVER DANS UNE NOUVELLE ÈRE DE MOBILITÉ
MOBILITÉ
Nous sommes à la veille d’une nouvelle ère en matière de mobilité. Avec le lancement du très attendu EQC, Mercedes-Benz se situe déjà dans le futur. Et ce n’est pas un hasard. La marque à l’étoile a redéfini l’innovation et ouvert toutes grandes les frontières traditionnelles de l’entreprise. Notre mobilité se trouve à un tournant décisif. La technologie utilisée pour les voitures connectées, électriques et autonomes est en train de modifier la manière dont nous nous déplaçons du point A au point B. La voie est libre pour une multi-mobilité nouvelle et efficiente et pour un réseau de routes connecté aux voitures elles-mêmes. Et pourquoi ne pas rêver d’un réseau électrique intelligent, avec des véhicules électriques l’alimentant au moment des pics de consommation? Tout est possible.
DE SUNNYVALE À BANGALORE
La nouvelle stratégie de la marque peut se résumer en un mot: innovation. “Auparavant, les entreprises pouvaient travailler avec des plans à 10 ans; aujourd’hui, elles sont actives sur des marchés capricieux, avec des technologies et des réglementations qui évoluent très vite”, observe Katleen De Stobbeleir, professeure de Leadership à la Vlerick Business School. “L’expertise nécessaire est tellement complexe qu’il est pratiquement devenu impossible pour les entreprises d’y faire face seules. Celles qui veulent rester concurrentielles doivent sortir de leurs frontières classiques et conclure des partenariats.” Mercedes-Benz a compris qu’un département R&D centralisé et isolé ne suffisait plus.
Ces dernières années, le groupe a mis en place un réseau de centres R&D dans 11 pays, dans des lieux stratégiques allant de Sunnyvale en Californie à Bangalore en Inde. L’objectif? Identifier les besoins des clients, les anticiper et y répondre avec célérité, en collaboration avec des talents locaux. En novembre 2017, le constructeur automobile a ouvert un hub à Tel-Aviv, ville qui accueille une communauté de start-up florissantes. Mercedes y a travaillé via le programme d’accélération “The Bridge” avec la petite entreprise technologique locale Anagog. Il a ainsi pu lancer l’app EQ Ready qui détermine, en fonction du comportement “mobilité” d’un automobiliste, si l’achat d’une voiture électrique ou hybride peut s’avérer intéressant.
Main dans la main avec
les firmes high-tech
Sur d’autres continents, l’innovation ouverte va plus loin encore. Depuis plusieurs années, Mercedes-Benz collabore étroitement avec la société internet Baidu, l’équivalent chinois de Google. Lorsqu’en avril 2017, Baidu a ouvert une plateforme Open Source pour les voitures autonomes, Mercedes- Benz fut son premier partenaire. Et la marque allemande a été le premier constructeur automobile étranger à obtenir une licence l’autorisant à tester ses voitures autonomes – équipées d’applications techniques de Baidu – sur la voie publique à Pékin. L’été dernier, les deux entreprises ont signé un “Memorandum of Understanding” qui devrait renforcer leur collaboration en matière de conduite connectée et automatisée. “Cette ère d’intelligence artificielle et de Big Data est le moment idéal pour que les constructeurs automobiles internationaux et les sociétés technologiques avancent main dans la main”, a déclaré Robin Li, cofondateur de Baidu.
Sharktank
Les entreprises se retrouvent parfois confrontées à des obstacles internes. “Les grandes firmes sont souvent organisées par départements, ce qui freine involontairement l’innovation”, souligne Katleen De Stobbeleir. “Or, l’expertise n’est pas concentrée dans le département R&D ou au sommet: elle se trouve partout dans l’entreprise. Libérer cette créativité et ce savoir-faire est tout un art.” En septembre de l’an dernier, Mercedes-Benz a rebaptisé son usine “Business Innovation” en “Lab 1886”, clin d’oeil à l’année durant laquelle Gottlieb Daimler et Carl Benz ont inventé l’automobile. À première vue, cela ressemble à un simple changement de nom. En réalité, cette décision cache une modernisation complète du processus d’innovation interne. Objectif: matérialiser et développer les bonnes idées des collaborateurs de Mercedes pour les mettre plus rapidement sur le marché. “Tous les collaborateurs, équipes et départements peuvent présenter des idées, qu’il s’agisse d’un nouveau produit, d’un nouveau logiciel ou d’un nouveau modèle opérationnel”, détaille Susanne Hahn, responsable de Lab 1886. Les propositions passent par une procédure de sélection pour se retrouver au final devant le “Sharktank”, un comité composé d’administrateurs, de managers de différents départements, de représentants des travailleurs et de capital-risqueurs externes.